Aujourd’hui, je vous emmène au Sénat, l’une des institutions les plus emblématiques du pays. J’ai envie de vous faire découvrir ce joyau de l’architecture française et son histoire passionnante. Ce bâtiment, construit en 1615 pour Marie de Médicis, fut une demeure royale, une prison révolutionnaire, puis le siège du pouvoir exécutif brièvement après la Révolution. Il accueille le Sénat de la République depuis 1879.

Vous allez découvrir les différentes pièces du Palais, telles que la Salle des Conférences ou encore la superbe annexe de la bibliothèque.

Petit rappel pour les nuls :)

Le Sénat siège au Palais du Luxembourg, il est l’une des deux chambres qui composent le Parlement.

Les sénateurs examinent les projets de loi que le Gouvernement leur soumet. Ils peuvent également déposer et examiner des propositions de loi. A la différence de l’Assemblée Nationale, il ne peut être dissous.

Les 348 sénateurs sont élus au suffrage universel indirect, par 162 000 grands électeurs représentant notamment les élus municipaux, départementaux et régionaux.


La Salle du Livre d’Or

C’est la seule salle qui conserve la trace de la décoration intérieure d’origine, conçue au goût de la Reine. La pièce est décorée avec des peintures et lambris récupérés des appartements du Palais et du Louvre.

Son nom provient du Livre d’or de la pairie, registre consignant les titres des pairs de France, qui était autrefois conservé au Sénat puis déplacé aux Archives nationales en 1848.

En savoir plus sur la salle du Livre d'or

Salle du Livre d'Or
Salle du Livre d'Or
Salle du Livre d'Or
Salle du Livre d'Or
 

L’Hémicycle : la salle des séances

Dans l’hémicycle, les sénateurs débattent, votent et contrôlent le Gouvernement.

L’hémicycle actuel a été construit entre 1836 et 1841 sur les plans d’Alphonse de Gisors.

La salle des séances du Sénat conservateur construite par Chalgrin s’avère vite trop petite pour la Chambre des Pairs de la Restauration, puis de la Monarchie de Juillet. Les effectifs vont presque doubler entre 1815 et 1827. L’ouverture des délibérations au public et l’impossibilité d’ouvrir les procès des cent vingt prévenus des insurrections parisiennes d'avril 1834 dans la salle des séances, pousse Adolphe Thiers, ministre de l'Intérieur, à demander des travaux d’agrandissement du Palais.

Le projet d'un nouvel hémicycle présenté par l'architecte Alphonse de Gisors, est adopté en 1836. Les travaux dureront un peu plus de quatre ans pour s'achever en 1841.

L’hémicycle comporte deux hémicycles opposés, l’un pour les membres de l’Assemblée et l’autre pour le Président et les secrétaires du Sénat.

Le grand hémicycle est lambrissé et orné de statues monumentales de deux grands rois de France, Charlemagne et Saint Louis, ainsi que, sur des consoles, de bustes de quatre maréchaux d’Empire (Lannes, Mortier, Massena et Gouvion Saint-Cyr).

Le 28 octobre 1859, un incendie dévaste en partie la salle des séances. Elle sera reconstruite à l'identique, à l’exception de quelques peintures.

Les tribunes ont été agrandies en 1879 par la création d’un second étage, un éclairage zénithal est également ajouté..

En savoir plus sur l'Hémicycle

L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle
L'Hémicycle

Victor Hugo fut sénateur de 1876 à 1885. Une plaque commémorative, au-dessus de celle de Georges Clémenceau, rappelle le siège qu’il occupait dans l’hémicycle. En tout, quinze médailles de grandes figures de l’histoire de France sont disséminées dans la salle des séances.

L'Hémicycle
L'Hémicycle
Plaque commémorative à l'effigie de René Coty
Escalier
 

La Salle des Conférences

Occupant une surface d'environ 650 mètres carrés (avec une longueur de 57 mètres, une largeur de 10,60 mètres et une hauteur de 11 mètres), la salle des Conférences est de la même taille que la galerie d'Apollon du Louvre. Son utilisation a évolué au fil de l'histoire.

A l’origine, l'escalier de Salomon de Brosse débouchait en son centre. C'est ici que siégeait le Sénat conservateur pendant la première moitié du XIXe siècle.

En 1852, Napoléon III transforme l’espace en une galerie du Trône pour le Sénat impérial. L'architecte Alphonse de Gisors réunit alors d'un seul tenant l'ancienne salle des Séances et les deux salons attenants. On y organise des bals somptueux.

Le décor actuel réalisé entre 1852 et 1854 est l'un des plus riches du Second Empire. On trouve de nombreuses oeuvres comme la coupole de Jean Alaux et culs-de-four d'Henri Lehmann.

En savoir plus sur la salle des Conférences

Salle des Conférences
Salle des Conférences
Salle des Conférences
Salle des Conférences
Salle des Conférences
Salle des Conférences
Cheminée et buste de la République
Dans la Salle des Conférences
Dans la Salle des Conférences
La Constitution
Lustre
Salle des Conférences

On y a replacé le trône de Napoléon Ier en bois doré réalisé par François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter en 1804.

Salle des Conférences
Dans la Salle des Conférences
Trône de Napoléon 1er
Salle des Conférences

Cul-de-four (extrémité est)

Dans le cul-du-four est, Lehmann peint l’Epopée française de la première croisade à Louis XIV.

Apothéose de Napoléon Ier, 1854

Dans la coupole, une peinture de Jean Alaux - qui a composé le décor de la salle des Etats généraux à Versailles - est chargée de représenter, selon le programme officiel, l'apothéose de Napoléon Ier - drapé dans son manteau impérial rouge et les bras étendus dans un geste de paix - ainsi que “l'Avenir ouvert” par le règne de Napoléon III.

Plafond de la Salle des Conférences
Le Sénat
 

L’annexe de la bibliothèque

Elle faisait partie de la construction d’origine du Palais, mais elle a été réaménagée à plusieurs reprises.

Initialement, elle était destinée à recevoir vingt-quatre tableaux de Rubens dédiés à la vie d’Henri IV. Mais ce projet n’aboutira pas en raison de différends entre le peintre et la Reine. A la mort de Marie de Médicis, en 1642, le Palais revient à Gaston d'Orléans. La Galerie Est abrite des appartements princiers.

En 1750, celle-ci accueille le premier musée de peinture d'Europe ouvert au public.

Trentre ans plus tard, le nouveau propriétaire du palais, le comte de Provence, frère de Louis XVI, futur Louis XVIII ferme le musée. Les tableaux regagnent le Louvre.

Ce n’est qu’en 1803 qu’un musée ouvre à nouveau. Le plafond de la galerie est alors décoré par douze peintures de Jordaens, les Signes du Zodiaque, et par une peinture de Callet, le Lever de l'Aurore.

Le musée est ensuite transféré dans un autre bâtiment, rue de Vaugirard, et en 1887 la galerie Est est transformée en annexe de la bibliothèque. Sont alors installés, sur toute la hauteur des murs, des rayonnages en chêne (deux kilomètres au total) accessibles par une galerie en fer forgé, dans lesquels sont aujourd'hui conservés près de 57 000 ouvrages.

En savoir plus sur l’annexe de la bibliothèque et sur la galerie Est

Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque

Au centre de la galerie se trouve le médaillier.

Il contient de nombreuses pièces dont notamment les “baromètres”, broches représentant un faisceau de la République, surmonté d'une main de justice, et un glaive entrecroisés et ornés au centre d'une cocarde tricolore. Sur le haut de cet insigne parlementaire, un bonnet phrygien.

Médailles, annexe de la bibliothèque
Insignes parlementaires, annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque

Les Signes du zodiaque de Jacob Jordaens, vers 1640

Ces toiles sont disposées dans l'ordre du calendrier révolutionnaire, encore en vigueur à l'époque, et donc de la Balance à la Vierge.

Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
Annexe de la bibliothèque
 

Système de poulies

Dans les escaliers, on remarque un système ingénieux de poulies, qui permet de déposer des petits messages dans les paniers en métal. Idéal pour bavarder sans s’essouffler !

Escalier, Sénat
Escalier, Sénat
 

La bibliothèque

Elle voit le jour suite aux travaux d’agrandissement du Palais décidés en 1836, en raison de l'augmentation massive du nombre de pairs. La façade sud est alors avancée de 31 mètres sur le jardin et permet la construction d’une nouvelle bibliothèque.

En savoir plus sur la bibliothèque

La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat

A partir de 1841, la bibliothèque installe ses collections dans une galerie longue de 52 mètres (65 mètres avec les cabinets Est et Ouest) et large de 7 mètres, voisine de la salle des séances et percée de sept fenêtres donnant sur le jardin du Luxembourg.

Plusieurs écrivains éminents ont, au XIXe siècle, été employés à la bibliothèque du Sénat : notamment Anatole France qui a exercé les fonctions de « commis surveillant » de 1876 à 1890, date à laquelle il démissionne du Sénat pour se consacrer à son oeuvre littéraire.

La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat

Sur les recommandations de Thiers, Gisors confie l'exécution du décor central de la bibliothèque à Delacroix, qui réalise en même temps celui de la bibliothèque du Palais Bourbon. Le peintre consacrera six années à ce chantier qui ne sera achevé qu'en 1846. 

La composition est inspirée du chant IV de l'Enfer de Dante et représente, selon les termes de Delacroix, « une espèce d'Elysée, où sont réunis les grands hommes qui n'ont pas reçu la grâce du baptême » et qui ne peuvent donc accéder au Paradis.  

Elle est répartie en quatre scènes dont la principale s'organise autour d'Homère, accompagné d'Ovide, Stace et Horace. Ce groupe accueille Dante, conduit par Virgile.

Deux autres groupes sont composés des Grecs et des Romains illustres. Un dernier groupe côté fenêtre réunit des poètes, dont Orphée et Sapho.

En 1868, les toiles se détachèrent d'un seul bloc et tombèrent au sol sous l'effet d'infiltrations. La restauration qui dura quatorze mois fut confiée à Pierre Andrieu, élève de Delacroix.

La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
L'horloge de la bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
La bibliothèque du Sénat
 

La galerie des bustes

Cette galerie, divisée en deux parties, a été établie sur l'emplacement de la terrasse de Marie de Médicis. Elle avait été couverte par Chalgrin, sous le Premier Empire, pour abriter les archives du Sénat conservateur. Les travaux d'agrandissement de Gisors la transforment en un couloir reliant la salle des Séances et l'actuelle salle des Conférences.

C'est ici que le Sénat décide, sous le Second Empire, de rassembler l'ensemble de sa collection de bustes d'anciens sénateurs et pairs de France. A partir de 1880, cette collection sera complétée par les grands hommes de la Troisième République.

En savoir plus sur la galerie des bustes

La galerie des bustes
La galerie des bustes

C'est par cette galerie que le président du Sénat, passant entre deux haies de gardes républicaines, se rend dans l'hémicycle pour l'ouverture de la séance publique.

La galerie est bordée de bustes de grandes figures du XIXe siècle. Elle garde le souvenir des sénateurs et des hommes politiques célèbres.

 

Le Salon des Messagers d’état

Antichambre du temps de Marie de Médicis, cette salle a été transformée par Chalgrin en Salon des Messagers d'Etat de l'Empire. Au plafond, une allégorie de Decaisne et un médaillon du Roi de Rome, par Vauchelet. Six tableaux ornent les murs, réalisés par Champmartin, Flandrin, Caminade, Cabanel, Hesse et Vinchon. Ces oeuvres datent de la première partie ou du milieu du XIXème siècle.

Entre les fenêtres, la statue d'Harpocrate, dieu du silence ou du secret, par Mouchy (fin XVIIIème siècle). Quatre bustes en marbre : Georges Clemenceau, Albert 1er, Roi des Belges, Victor Schoelcher et Raymond Poincaré. Les colonnes de marbre sarrancolin qui décorent cette salle proviendraient des “Thermes de Julien” (ruines romaines fouillées sous Louis XVIII -actuellement Musée de Cluny-).

Le salon offre une vue remarque sur les jardins.

En savoir plus sur le salon des Messagers d’Etat

Le Salon des Messagers d'Etat
Le Salon des Messagers d'Etat
Le Salon des Messagers d'Etat
Vue sur le jardin du Sénat
 

L’escalier d’honneur

Il est construit par Chalgrin entre 1800 et 1803. Voûte décorée de rosaces et caissons. Trumeaux ornés de tapisseries des Gobelins (1880-1890). Au-dessus des portes, bas-reliefs en pierre représentant des victoires tenant des couronnes, par Claude Ramey.

L'escalier d'honneur
L'escalier d'honneur
L'escalier d'honneur
L'escalier d'honneur
L'escalier d'honneur
Vestiaire des sénateurs

Entre les vestiaires des Sénateurs, Persée assis, marbre antique restauré et complété par Lambert-Sigisbert Adam (XVIIIème siècle).

Vestiaire des sénateurs

Au bas de l'escalier, dans le renfoncement de droite, une statue en marbre, La Fileuse, par Mathurin Moreau (XIXème siècle).

Petit Luxembourg
 

L’Hôtel de la Présidence

L'hôtel de la présidence, également appelé “Petit Luxembourg”, est, depuis 1825, la résidence des Présidents de la Haute Assemblée.

Bâti vers le milieu du XVIe siècle, cet hôtel fut acquis en 1570 par François de Luxembourg, duc de Piney, et revendu en 1612 à la régente Marie de Médicis, qui fit construire, à côté, un plus grand palais. Le duc a laissé son nom à ces deux bâtiments.

Petit Luxembourg
Gérard Larcher, président du Sénat

Le Président du Sénat est élu par l'ensemble des sénateurs, tous les trois ans, après chaque renouvellement partiel de l'assemblée. Il joue un rôle fondamental dans la vie de cette institution.

  • Il assure l'organisation et la direction des débats ; il veille à la sécurité et au bon fonctionnement du Sénat ; il est également chargé de le représenter auprès de tous les organismes officiels.

  • En outre, le Président du Sénat assure des responsabilités particulièrement importantes dans le fonctionnement des institutions : garant de la continuité de la République, il exerce provisoirement les fonctions de Président de la République si celui-ci est empêché, s'il démissionne ou vient à mourir ; il remplace le Président à l'Élysée, sans toutefois pouvoir dissoudre l'Assemblée nationale, ni organiser de référendum. L'intérim dure environ 50 jours, le temps de procéder à l'élection d'un nouveau président.

  • Gardien de la Constitution, il nomme 3 des 9 membres du Conseil constitutionnel. Il peut saisir ce Conseil si les textes des lois votées lui paraissent non conformes à la Constitution.

  • Il est également et obligatoirement consulté par le Président de la République dans certaines circonstances (dissolution de l'Assemblée nationale ou usage de l'article 16 de la Constitution).

M. Gérard Larcher a été réélu Président du Sénat le 1er octobre 2020.

Gérard Larcher, président du Sénat
 

La Chapelle de la Reine

En 1625, Marie de Médicis installe à proximité de l’hôtel du Petit Luxembourg la congrégation des « Filles du Calvaire » créée en 1617. En 1844, l'église et le couvent sont détruits et Alphonse de Gisors recrée de 1845 à 1854, une chapelle, dans l'un des bas-côtés de l'ancienne église. 

Plusieurs peintures ont fait l'objet d'une restauration en 2011.

La Chapelle de la Reine
La Chapelle de la Reine
La Chapelle de la Reine
La Chapelle de la Reine
 

L’escalier Boffrand

Escalier Boffrand

Construit par Germain Boffrand vers 1710, lors des aménagements réalisés pour la princesse palatine Anne de Bavière, cet escalier majestueux est orné d'une rampe constituée d'entrelacs en pierre de Saint-Leu. Ces ornements sont répétés en bas des grandes arcades de glaces.

L'escalier est composé de 31 marches et impressionne ses visiteurs dès 1710. A l'époque, les miroirs étaient rares car très onéreux...

Le plafond cintré est orné d’une calotte ovale et d’une peinture d'H. Berteaux (1894) ; dans les angles, des anges soutenant des cartouches où figuraient les armes des Bourbon-Condé bûchées à la Révolution.

Au rez‑de‑chaussée, statue de la Nuit par E. Dagonet (1878). Sur le palier supérieur, L’Âge d’Or de J.-L. Jaley (1859).

Arcades de glaces
Escalier Boffrand
Le plafond de l'escalier Boffrand
Escalier Boffrand
Escalier Boffrand

Voilà, la visite se termine, j’espère qu’elle vous a plu. Bravo si vous êtes arrivé(e)s jusque là !

Vous souhaitez visiter le Palais du Luxembourg ?

  • des visites sont organisées pour des groupes n’excédant pas quarante personnes. Prévoir minimum trois mois avant la date envisagée.

  • le Palais est ouvert pendant les Journées Européennes du Patrimoine

  • vous pouvez également assister au séances du Sénat : les débats, le plus souvent, les mardi, mercredi et jeudi, sont ouverts au public. Il vous faudra au préalable obtenir une invitation d’un Sénateur

Je vous conseille également ce contenu sur Google Arts et Culture qui regorge d’archives sur le bâtiment, d’infos historiques passionnantes rapportées par une historienne et un agent des services du Sénat, et de superbes images aériennes filmées par un drone.

Et puis, il y a toujours la visite virtuelle sur le site du Sénat.

Sources des explications historiques : site officiel du Sénat.

Le Sénat

Sénat, Palais du Luxembourg

15 rue de Vaugirard

75006 Paris

 

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